Le féminin aujourd’hui : se libérer du regard des autres pour mieux se retrouver
Qu’est-ce que le « féminin » aujourd’hui ?
Aujourd'hui nous allons parler du "féminin". Avec quelques cas que j'ai pu recevoir en cabinet.
Le féminin ne se résume ni à une identité biologique, ni à une manière d’être. C’est une construction psychique, sociale, culturelle, et symbolique. Depuis des décennies, il est interrogé, déconstruit, réinventé. Et pourtant, dans les discours comme dans l’intime, il continue d’échapper à toute définition figée.
En tant que psychothérapeute analytique, j'entends régulièrement cette question sous des formes très diverses :
– « Est-ce que je suis une “bonne” mère ? »
– « Pourquoi je ne me reconnais pas dans les modèles féminins qu’on me propose ? »
– « Suis-je encore féminine si je n’ai pas d’enfant ? »
– « Pourquoi ce regard me fige ? »
Le féminin est ainsi toujours pris dans un jeu de regards — celui que l’on porte sur soi, celui que les autres posent sur nous, celui de la société, et celui de l’inconscient.
Le regard de l’autre : entre reconnaissance et assignation
Dès l’enfance, les petites filles reçoivent des injonctions multiples : sois sage, sois jolie, sois gentille. Ces regards construisent une image de soi souvent liée à l’apparence et à l’approbation de l’autre.
Cette dynamique se poursuit à l’adolescence, puis à l’âge adulte, avec des normes plus ou moins explicites sur ce que devrait être « une vraie femme ».
Prenons l’exemple de Claire, 37 ans, mère de deux enfants, cadre dans une entreprise. Elle vient en consultation car elle se sent « perdue », « épuisée » et dit ne plus savoir « ce que c’est, être une femme ». Très vite, émerge un conflit entre son désir de réussite professionnelle, ses exigences maternelles, et l’image qu’elle pense devoir renvoyer : douce, disponible, bienveillante… et jamais en colère. Son féminin est coincé entre attentes sociales et culpabilité intérieure.
Ce que nous découvrons ensemble, c’est qu’elle a toujours cherché à répondre au regard de l’autre. Or, tant que le féminin est défini par l’extérieur, il ne peut s’éprouver de l’intérieur.
Le regard sur soi : entre idéal et décalage
Si le regard de l’autre façonne, celui que l’on porte sur soi peut être tout aussi normatif. Nous sommes nombreuses à intérioriser des modèles : la mère parfaite, la femme accomplie, la compagne épanouie… Ces idéaux peuvent devenir sources de souffrance lorsqu’ils ne correspondent pas à ce que nous vivons réellement.
Prenons l’exemple de Marion, 45 ans, célibataire sans enfant, qui vit une carrière artistique intense. Elle exprime une forme de honte silencieuse : « Je n’ai pas coché les bonnes cases. » Pourtant, elle aime sa vie. Mais elle se juge encore à l’aune d’un modèle hérité : celui de la femme mariée avec enfants. Ce regard sur elle-même l’empêche d’assumer pleinement ce qu’elle est.
Le travail analytique permet souvent de remettre en question ces regards internes qui nous enferment. Il ne s’agit pas d’adhérer à un nouveau modèle, mais d’en inventer un plus fidèle à ce que l’on ressent, à ce que l’on désire.
Le regard inconscient : ce qui échappe
Il y a aussi des regards invisibles, inscrits dans l’inconscient, transmis parfois de génération en génération. Le féminin n’est pas seulement une affaire d’éducation ou de culture. Il s’enracine dans des histoires singulières : la place qu’on a eue dans la famille, la façon dont la mère vivait son propre féminin, les silences, les absences, les blessures.
Chez certaines patientes, la féminité est associée à la vulnérabilité, à la séduction dangereuse, ou encore à une forme d’effacement. Ce sont des représentations inconscientes qui peuvent peser, parfois sans qu’on en ait pleinement conscience.
Une jeune femme de 28 ans me confiait un jour : « Je n’ose pas m’habiller comme j’en ai envie, je me sens toujours “trop” ou “pas assez” féminine. » En creusant, elle relie ce sentiment à une mère très critique vis-à-vis du corps, et à une éducation valorisant la discrétion extrême. Le regard de la mère est devenu un filtre sur son propre corps.
Déconstruire ces regards inconscients ne se fait pas en un jour, mais cela permet d’ouvrir une autre voie, celle d’un féminin qui ne serait plus dicté de l’extérieur.
Et si le féminin était une expérience, pas une norme ?
Plutôt que de chercher à définir le féminin, peut-être pouvons-nous le penser comme un mouvement intérieur, une manière d’habiter son corps, son désir, sa parole. Un espace à inventer, loin des clichés, des prescriptions, des catégories.
Le féminin peut alors se vivre dans la maternité, mais aussi dans le refus d’être mère. Il peut s’éprouver dans la douceur, la force, la vulnérabilité, la créativité, la colère aussi. Il peut se dire en jupe, en tailleur, en silence. Il n’a pas besoin d’être validé par un regard extérieur pour exister.
Pourquoi en parler en séance ?
Le féminin, comme le masculin, traverse toutes les existences, quel que soit le genre ou le sexe. Mais il peut être source de malentendus, de douleurs, de blocages. Parler de son rapport au féminin en séance, c’est oser explorer une part intime de soi, parfois oubliée ou déformée.
Ce travail permet souvent de se réconcilier avec son histoire, de redonner une place à des émotions refoulées, de faire la paix avec son image, ou simplement de mieux comprendre ce qui, en soi, cherche à se dire autrement.
Je vous invite à vous réapproprier votre regard
Vous vous interrogez sur ce que signifie pour vous « être une femme » ?
Vous sentez que des représentations héritées ou imposées pèsent sur votre vie, votre corps ou vos choix ? Vous n’êtes pas seule.
Je vous invite à venir en parler avec moi. Ici, il n’y a ni jugement, ni modèle à suivre. Juste un espace pour déposer vos questions, explorer vos ressentis, et peut-être, peu à peu, vous réapproprier votre propre regard.
Vous pouvez me contacter dès maintenant pour prendre rendez-vous ou échanger sur vos besoins.
