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Parents séparés : comment garder une autorité cohérente à deux foyers ?


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La séparation d’un couple est souvent un bouleversement. Quand des enfants, et plus particulièrement des adolescents, sont concernés, une question revient fréquemment : comment maintenir une autorité parentale cohérente quand l’enfant vit entre deux foyers ?

De nombreux parents témoignent de tensions, de malentendus, voire d’un sentiment d’impuissance : les règles ne sont pas les mêmes, les habitudes divergent, et l’adolescent semble parfois profiter de cette faille. Est-ce inévitable ? Et comment retrouver un équilibre sans s’épuiser ?

Pourquoi l’autorité devient-elle plus complexe après une séparation ?

La parentalité, même à deux sous le même toit, demande des ajustements constants. Après une séparation, les repères s’effondrent, et chacun des deux parents entre dans une nouvelle dynamique de vie, parfois très différente.

Les divergences éducatives, qui existaient peut-être déjà, prennent alors plus de place. Ce qui était négocié ou équilibré devient plus difficile à coordonner à distance : heures de coucher, temps d’écran, gestion des devoirs, liberté de sortie, etc.

Et bien souvent, l’adolescent, en quête d’autonomie et d’identité, devient le révélateur de ces tensions. Il teste, compare, exploite parfois les différences, non par malveillance, mais pour comprendre les limites et sa place dans ce nouveau système familial.

Ce que vit l’adolescent entre deux foyers

On oublie parfois que l’enfant, lui aussi, doit s’adapter. Il passe d’un univers à l’autre, avec parfois des règles, des rythmes et des attentes très différentes.
Pour un adolescent, cela peut être déroutant, voire anxiogène. Il peut ressentir un manque de stabilité ou de continuité éducative, ce qui affecte son sentiment de sécurité intérieure.

Là où l’adulte voit "deux foyers", l’adolescent tente de construire une unité intérieure. Si les messages parentaux sont contradictoires ou instables, il peut en résulter un flou éducatif qui le fragilise ou le pousse à "prendre le pouvoir".

L'importance d’une autorité parentale alignée… même séparée

Bien sûr, l'idée n’est pas de tout faire pareil ou de vivre selon les mêmes règles. Après une séparation, chaque parent construit sa propre maison, avec ses propres repères. Et c’est normal.

Mais ce qui compte, c’est que les grandes lignes éducatives soient cohérentes : respect, politesse, cadre horaire, obligations scolaires, hygiène, responsabilité…

Lorsqu’un adolescent comprend que ses deux parents, malgré leurs différences, restent solidaires sur les points fondamentaux, cela lui offre un sentiment de continuité et de sécurité.

Cette cohérence n’empêche pas la souplesse : on peut avoir des horaires de repas différents, des styles de communication variés… mais si les repères clés sont partagés, cela change tout.

Comment construire ou reconstruire cette cohérence ?

Voici quelques pistes concrètes pour les parents séparés souhaitant mieux s’aligner :

1. Accepter les différences sans en faire un enjeu de pouvoir

Chaque parent a le droit d’avoir sa manière d’être avec l’enfant. Chercher à "avoir raison" ou imposer son style éducatif à l’autre est contre-productif.
L’objectif n’est pas l’uniformité, mais une entente sur les repères essentiels.

2. Se parler régulièrement (si possible) et sans jugement

Même si la séparation a été difficile, il est souvent utile d’échanger – même brièvement – sur ce que vit l’adolescent, ses besoins du moment, les éventuels ajustements à faire.
Un message neutre, un point par mois, une note transmise via un carnet partagé ou une application dédiée peut suffire.

3. Ne pas faire de l’enfant un messager ou un arbitre

Cela peut sembler tentant, mais demander à l’enfant de "dire à ton père" ou "expliquer à ta mère" le met en porte-à-faux. Cela alimente des conflits de loyauté et renforce son insécurité affective.

4. Être d’accord sur les limites non négociables

Fixez ensemble les quelques règles incontournables : scolarité, respect, non-violence, horaires raisonnables, gestion des écrans, etc.
Même si le quotidien diffère, l’adolescent saura que certains repères ne changent pas d’un foyer à l’autre.

5. Consulter ensemble, si nécessaire

Quand la communication est difficile, ou si l’adolescent présente des signes de mal-être, faire appel à un médiateur familial, un thérapeute ou un conseiller parental peut désamorcer bien des tensions.
Il ne s’agit pas de "faire une thérapie de couple", mais de créer un espace neutre pour redéfinir votre coparentalité.

Se sentir légitime, même en solo

Il arrive que l’un des deux parents se sente isolé, démuni, voire décrédibilisé par les propos de l’autre parent ("chez moi, je le laisse faire", "ta mère exagère", etc.).
Cela fragilise le lien à l’adolescent, qui peut alors jouer sur cette faille.

Rester ferme, bienveillant, et cohérent dans sa propre posture suffit souvent à restaurer une forme d’autorité. Ce n’est pas parce que l’autre parent fait autrement que votre parole perd sa valeur.

L’adolescent, même s’il râle ou conteste, a besoin d’adultes solides, stables et ancrés. Et il perçoit la différence entre un "non" frustrant mais sécurisant, et un "oui" qui cache une démission.

  • L’autorité parentale après une séparation n’est pas une mission impossible, mais elle demande de l’ajustement, de l’écoute et parfois de l’aide.
  • Il n’est pas nécessaire d’avoir les mêmes règles partout, mais de construire une cohérence sur l’essentiel.
  • Le dialogue, même limité, reste un pilier. Et dans les cas difficiles, des professionnels peuvent accompagner cette transition.

Vous n’êtes pas seuls

Nombreux sont les parents séparés qui traversent ces doutes, ces tiraillements, cette culpabilité. Si vous vous sentez dépassés ou seuls dans votre rôle parental, il existe des ressources, des lieux d’écoute, des espaces pour être soutenu.

Si vous avez besoin d’en parler, de faire le point sur votre posture parentale, ou de trouver des outils concrets pour mieux vivre cette coparentalité, n’hésitez pas à prendre rendez-vous. Je vous accueille en toute bienveillance, que vous veniez seul(e) ou à deux.


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